CHRONIQUE D’UN « PAS PRESSE »…
04/04/2017
Allonzier-la-Caille – le Crêt de la Dame
(Photos Edmond) (LPP) 2017.04.04 ALLONZIER Crêt de la Dame
(Photos Viviane) (LPP) 2017.04.04 ALLONZIER LA CAILLE
La sortie sur Balmont reportée, en remplacement nous optons, d’un commun accord, pour la destination d’Allonzier-la-Caille où nous attend la boucle du Crêt de la Dame, inconnue de la plupart d’entre nous. Tergiversations : dans quel sens la ferons-nous ?
Particularité en ce mardi 04 avril : à 13 h sur le parking rue Georges Brassens, les randonneurs des « P’tits Pas du Thiou » ont eux-mêmes rendez-vous pour leur propre destination, en covoiturage, mais il y aura de la place pour tous ! Après les manifestations d’affabilité convenues, chacun partira de son côté.
Donc direction nord pour nos six voitures, ça n’est pas coutume, et tous nous retrouver au point prévu, cote 680 m, ce qui donnait lieu à quelques hésitations.
1850 Allonziérains (ou Allonziérois) peuplent cette commune située à une douzaine de kilomètres d’Annecy, près des ponts de la Caille. Elle est entourée par celles de Cruseilles, au nord, Cercier et Choisy à l’ouest, Villy-le-Pelloux et Saint-Martin-de-Bellevue à l’est, et Cuvat au sud.
Son nom a pour origine celui d’une ancienne auberge à l’enseigne de cet oiseau. Ses limites naturelles sont constituées par les profondes gorges des Usses au nord, le Viéran à l’est, et à l’ouest le ruisseau de Mounant.
La commune a connu une démographie galopante dès 1980, favorisée par le nœud routier de l’A 41 qui a permis la création d’une zone industrielle et commerciale dynamique, regroupant une trentaine d’entreprises, dont Pilot Europe (fournitures scolaires), employant 220 salariés.
Dès le départ de la balade, en amont du chef-lieu, d’emblée nous attend, sur une distance relativement courte, une forte grimpette en forêt. Le sentier rocailleux à forte déclivité ascendante va mettre à l’épreuve les organismes, suscitant la réprobation de certains marcheurs pour ce type de parcours, avec raison certes. Néanmoins au bout de trois quarts d’heure d’effort, la cote 890 m est atteinte avec le sommet du Crêt de la Dame. Puis, bien vite cette difficulté passagère laissera place au regard admiratif que nous offre le belvédère situé légèrement au-delà du dôme sommital. Malgré la brume tenace qui stagne au loin, au-delà du village de Cuvat, à nos pieds, le panorama s’étend au sud, sur le lac d’Annecy, laissant deviner les montagnes baujues, au loin. Vers l’est, sur notre gauche : le village perché de Saint-Martin-Bellevue, que domine le Parmelan. A l’ouest : Ferrières et la Mandallaz.
Puis se profile une longue et agréable descente en pente douce, par un bon chemin ensoleillé serpentant en forêt aérée. Petite pause au bas, arrivés à la Clé des Faux, à la jonction avec une petite route arrivant du hameau de Rossy. Dès lors changement de direction : nous empruntons le bon chemin vers le nord, en lisière de bois, nous amenant confortablement aux Quatre Chemins. Traversée de la D2 arrivant d’Allonzier, puis à nouveau, obliquant vers l’est, nouveau tronçon, un peu accidenté, toujours en forêt, au bout duquel les ponts de la Caille se profilent.
Ici un arrêt-visite est incontournable, admirant ces deux imposants ouvrages à l’architecture bien différente, qui nous laissent admiratifs devant le franchissement de cette impressionnante gorge, œuvre de l’érosion, au fil des siècles, par cette rivière des Usses, ce dont on a peine à s’imaginer.
Ce cours d’eau long de 47 km, réputé aurifère, arrive du versant sud du Salève, arrose vingt-trois communes dont Cruseilles, Frangy, et se jette dans le Rhône en amont de Seyssel.
Le pont Charles Albert, le plus ancien, est un ouvrage suspendu à haubans encrés au-delà de deux hautes tours harmonieuses, de part de d’autre. D’une longueur de 192 m, il surplombe le cours de la rivière, de 147 m. Il fut inauguré le 11 juillet 1839 devant dix mille personnes, en présence du roi qui lui a laissé son nom. Classé, il est actuellement réservé aux piétons et cyclistes.
Constat affligeant hélas : chaque année, cinquante à quatre-vingts personnes (en 2007 : 64 hommes et 32 femmes !) choisissent de mettre fin à leurs jours en passant per dessus la rambarde… S’imagine-t-on ces drames !
De cet édifice, on peut contempler, plus au sud, le très esthétique pont routier dans sa blancheur étincelante. Il enjambe la gorge d‘une seule arche harmonieuse. Le pont Albert Caquot a été construit en béton non armé, de 1924 à 1928.
Un peu plus à l’est, le viaduc des Usses permet à l’A 41 le franchissement de la gorge.
Les bains de la Caille, aujourd’hui désaffectés (depuis 1960), étaient alimentés en eau sulfureuse par deux sources alcalines gazeuses jaillissant en fond de vallée, en aval des ponts, à une température de 30°. Elle soignait plus particulièrement les maladies de la peau, goutte, articulations, rhumatismes… De plus elle était digeste. En 1948, l’établissement comprenait des cabines pour bains et douches, des chambres. Y étaient édifiés une chapelle, une madone sculptée par Constant Demaison, et même un…casino ! En retrait une réplique de la grotte de Lourdes.
Retour sur le village d’Allonzier par un bon chemin parallèle à la D 1201. Nos véhicules retrouvés, il nous faut, avec plaisir, faire honneur à l’invitation de nos amis Marie-Louise et Guy, à terminer joyeusement notre périple dans leur résidence secondaire située au-delà de la route principale. Une météo favorable nous permettra ainsi de savourer bien agréablement dans le jardin, les gâteaux de nos généreuses pâtissières, tout en étanchant notre soif !
Il va être 18 h 30 lorsque nous devons quitter le home accueillant.
Fatigués tout de même : nous aurons marché courageusement durant 9 km, avec une première partie de parcours pénible, reconnaissons-le.
Donc bravo à tous nos randonneurs du jour, et encore MERCI à Marie-Louise et Guy pour leur initiative appréciée.
Prochaine sortie : le Bout du Lac, pour nous reposer !
EP/vm