CHRONIQUE D’UN « PAS PRESSE »…
12/10/2016
Mont (signal) du Chat – Molard Noir
(LPP) 2016.10.12 LE MONT DU CHAT (photos Edmond)
Certes ? Long fut le trajet d’approche, mais alors, au terme : quelle récompense !
Du parking des Grèves, départ à 9h 30 en covoiturage avec trois véhicules ; destination, qui n’est pas courante : le Mont du Chat.
Il fait frais, une forte gelée blanche recouvre la campagne ce matin ; il faut dégivrer le pare-brise. Qu’à cela ne tienne, le ciel est beau : nul doute qu’on va pouvoir en profiter…
Bien vite on longera la rive-est du plus grand lac naturel de France, toujours admiratif que je suis devant ces aménagements remarquables réalisés tout au long, depuis Aix-les-Bains, pour le confort et la sécurité de tous les usagers : automobilistes, cyclistes, piétons…
Contournement du lac, puis au Bourget-du-Lac se présente la Route du Relais D 42, laquelle sur 14 km d’amples lacets, nous permet, avec une pente moyenne de près de 10 %, de gravir cette imposante masse quasi verticale de la forêt au-dessus.
Quelque inquiétude avec la stagnation de cette barre nuageuse là-haut, nous privant un instant des bienfaits du soleil matinal, mais bien vite on arrivera au-dessus, et ces barres de brouillard s’estomperont à la mi-journée, à notre grande satisfaction.
Redoutée des cyclistes, cette longue et raide montée, sans répit, est considérée comme l’une des plus difficiles de France ! Le « Tour » ne l’a empruntée qu’une seule fois en 1974 à l’ascension de laquelle, notre « Poupou national » prit une minute sur le grand Eddy Merx d’alors, par le versant ouest pratiquement d’égale difficulté. Ce dernier reprit son retard dans la vertigineuse descente, pour gagner l’étape à l’arrivée à Aix-les-Bains.
Récemment, un cyclotouriste amateur qualifiait, sur son site "cestdurlevelo", cette montée de belle… « chat-loperie » !
Le signal (mont) du Chat, culminant à 1504 m, représente la partie centrale du massif de l’Epine, et se situe entre le col du Chat, au nord, et celui de l’Epine, au sud. Ce massif sépare les bassins du lac du Bourget, à l’est, de celui du lac d’Aiguebelette, à l’ouest.
L’imposante silhouette métallique, supportant les nombreuses paraboles de tous diamètres, du relais TV-météo, domine l’esplanade-belvédère. Une imposante table d’orientation de pierre nous permet d’apprécier le vaste panorama sur les Alpes, Mont-Blanc en toile de fond.
Départ de la sympathique petite troupe sur le large sentier balisé rocailleux, hérissé de gros cailloux saillants, rendus un peu glissants suite à la fonte de la gelée blanche de début de matinée.
Aire d’envol vertigineuse, le premier point panoramique se présente à nous, surplombant à l’ouest, au loin : Yenne, le Rhône, la route de Lyon D1604, qui débouche au tunnel du Chat, percé un peu plus au nord au-dessous de nos pieds.
Le cheminement se poursuit sans difficulté, mais avec précaution, en forêt clairsemée, qui, certes, nous prive des rayons du soleil désirés. D’autres belvédères, toujours vers l’ouest, jalonnent ce parcours attrayant.
Quelques passages en faible déclivité descendante, et nous voici arrivés au pied du Molard Noir, promontoire à 1452 m. Surmonté de deux demi-tables d’orientation, l’une pour l’ouest, l’autre pour l’est, ce magnifique belvédère nous offre un regard circulaire pratiquement à 360°. Tous près, à une petite demi-heure de marche vers le nord, se dresse le monolithe de la Dent du Chat (1390 m). Derrière celle-ci, le Mont de la Charvaz nous cache une partie du bout du lac.
La Dent du Chat doit son nom à deux particularités :
- Le pic à la forme d’une canine (pas forcément de chat !)
- Sens très ancien de « passage (chas de l’aiguille) ; percée par le tunnel, elle domine le col du même nom, qui fut longtemps le principal passage entre l’avant-pays savoyard, et de la Savoie.
A l’ouest, à nos pieds : Saint-Jean-de-Chevelu et ses deux mini-lacs.
A l’est, à plus de 1200 m au pied de la vertigineuse falaise : Bourdeau et la vaste étendue d’un bleu azur du lac du Bourget, sur lequel ce matin, aucun bateau ne laisse son sillage. Sur la rive opposée : Aix-les-Bains, Brison-Saint-Innocent, la Chambotte. A droite, le Mont-Revard, la Dent du Nivolet, les Bauges, la Chartreuse, Belledonne, et bien sûr, se détachant au fond, à 83 km d’ici, le Mont-Blanc enneigé, lequel resplendira le temps de notre balade.
L’emplacement ici, pour un casse-croûte ensoleillé panoramique, ne souffrira d’aucune contestation, chacun trouvant « chaussure à son pied » pour son poste d’observation préféré, même si pentu ! Seul, l’ami Jean éprouvera quelque difficulté à s’approprier, après coup, en ces lieux peu propices, le petit espace horizontal lui autorisant une sieste rêvée…
Dernier coup d’œil avec joyeux commentaires, et la petite troupe, rassasiée, reprend à regret, lentement, le sentier en sens inverse, en légère pente ascendante, cette fois-ci. Trois quarts d’heure de marche au rythme des Pas Pressés, et apparaît la plateforme-belvédère du départ d’où le point de vue ne nous lasse pas.
La perspective d’une nouvelle invitation à nous arrêter à Chaux-Balmont, est accueillie avec enthousiasme. Se profile ensuite la descente en forte déclivité, de la D 42 : le recours à la « seconde » avec frein moteur étant largement utilisée pour ménager les « plaquettes » !
Ambiance des plus conviviales un peu plus tard, dans le logis décoré de l’artiste locale, où la profusion de friandises étalée sur la table laissait peu croire à l’improvisation… Donc un grand MERCI MADO.
La balade fut magnifique, la fin de journée inégalable… A la prochaine fois, selon le bon vouloir de dame Météo !
EP/vm