CHRONIQUE D’UN « PAS PRESSE »…
le 28 juillet 2015
JARSY LES BAUGES
Ciel pas très rassurant en cette mi-matinée de mardi où, sur le parking de Sous-Aléry, attendaient vingt-quatre marcheurs un peu anxieux, car le car tardait un peu.
L’objectif du jour : Les Bauges, et plus particulièrement Jarsy où nous attendent nos amis locaux… Donc joyeuse montée à bord dès que se présentait enfin notre « pullman », une fois l’attirail du randonneur déposé dans les soutes.
Et c’est le départ, certes un peu nerveux, direction Sud… Mais quel retard avait donc à combler notre conductrice du jour ? Question temps de trajet, rien à dire : les délais furent « largement » tenus ! Mais alors, sur cet itinéraire « bauju », qu’avons-nous trouvé les virages serrés et rapprochés… ! Et du frein, rassurez-vous, il y en avait ! Cramponnez-vous !
Enfin c’est avec soulagement que l’on voyait enfin la silhouette familière de l’ami Louis se profiler dans ce pittoresque village montagnard.
Le temps de nous équiper pour la marche, et nous voilà partis, groupe désordonné, chacun bavardant gaiement, les remarques sur notre récent trajet routier alimentant entre autres, maints commentaires… Emboitant le pas de notre enjoué guide local, nous empruntons illico le GR de Pays Tour des Bauges, pentu, la Dent de Pleuven, sentinelle minérale imposante, nous dominant du haut de ses 1 771 mètres. Et la veste sera vite superflue car les nuages ont laissé place à un chaud soleil.
Après un temps de « grimpette », la route retrouvée avec le hameau de Précherel, on peut contempler ces vieilles demeures, joliment restaurées pour la plupart. Et nous voici passant devant la résidence d’été fleurie de nos amis, au passage, se joignant au groupe. En face, on peut apprécier la fraîche et limpide eau alimentant généreusement le grand bassin public. Le four banal restauré, à présent opérationnel, fera l’objet de judicieux commentaires de la part de notre ami, particularité où il excelle.
Un peu plus haut, vision furtive, deux biches fauves gambadant entre deux haies, attirent notre attention, nous rappelant que ce territoire fait partie de la Réserve Nationale de Chasse et Faune sauvage des Bauges. Puis le sentier herbeux nous amène sur le frais rivage du ruisseau (nant) de Cherel, affluent du Chéran qui serpente au bas de la commune.
Sur cette aire accueillante, nos pique-niqueurs auront l’embarras du choix pour repérer l’emplacement de leur goût : soit le bord de l’eau ensoleillé avec son fond musical reposant, soit le presque trop frais ombrage de la forêt proche.
Et là, peut-être un petit regret : sans l’éparpillement soudain des nouveaux arrivés, pressés d’ouvrir le sac, sans doute mis en appétit par cette première étape, une ambiance chorale de circonstance aurait pu compléter ce reposant décor champêtre… Mais ce manque sera compensé plus tard…
Puis l’un d’entre nous animé des meilleures intentions, eut la désagréable surprise de constater que l’apéro qui nous était destiné s’était transformé en solides glaçons colorés que le soleil n’arrivait même pas à fondre ! La prochaine fois, l’ami, évite d’emmener sur ton dos le… congélateur !
L’eau limpide du nant, qui s’écoule mélodieusement, trop fraîche pour la plupart, fera néanmoins le bonheur de quelques amatrices de bain tonique qui eurent tout loisir de casser la croûte pieds immergés. Puis une serviette sortie miraculeusement d’un sac, essuiera toute trace du plaisir aquatique…
Chacun repu, le signe du départ sera alors donné par le retour de sieste de notre doyen, coutumier de ce clopet revigorant.
Et nous attend un agréable parcours forestier mi-ombragé longeant le Bois de Mal Luat qui nous amènera en direction du village pour le retour.
En amont du hameau de Belleville, une stèle donnera à notre guide érudit, l’occasion de nous rappeler les heures tragiques que vécurent les Jarsilains en juillet 1944 : outre le maire d’alors, martyrisé, payant de sa vie son silence, cinq jeunes gens innocents furent passés par les armes, en ne sachant trop pour quelles représailles…
Belles restaurations pour les maisons de ce coquet village, caractéristique de l’habitat bauju où le bois prend toute sa place.
Petit intermède champêtre avec ce jeune âne folâtrant auprès de la jument montée galopant dans la prairie reverdie. C’est alors que l’un d’entre nous, sans doute moins naïf que moi, l’œil malicieux, me glisse furtivement à l’oreille : « Dis-donc, tu ne crois pas que si cet âne qui ne lâche pas d’un pas cette jument... ; parce tu sais que pour engendrer la mule… ». D’accord, mais alors si c’est le cas, dis-moi comment ce minus va-t-il s’y prendre pour parvenir à ses fins ? Va falloir qu’il trouve un subterfuge…, parce que… s’aider d’un… tabouret… ?
Tout à ma coquine réflexion, la dernière praire traversée, nous voici arrivés, non sans avoir auparavant embrassé d’un regard émerveillé le superbe panorama sur les montagnes alentour, à Jarsy-village.
Et nous voici arrivés à Jarsy-village, où la mairie fleurie occupe l’ancien presbytère réaménagé. Halte-visite de l’église, sur l’heureuse initiative de Louis, qui en avait prévu l’accès. De style néogothique, elle fut construite en 1867. Bâtisse massive, elle est appelée plus familièrement la « cathédrales des Bauges ». Favorisée par le soleil, la luminosité de l’instant nous permet d’en apprécier le décor intérieur. Un aperçu de son excellente acoustique nous sera donné par la prestation improvisée de quelques dévoués choristes, et notre talentueux soliste… Le parvis ombragé de l’édifice nous permettra « d’arroser » notre fin de parcours, l’apéro d’Ambroise, entre autres, ayant retrouvé son état liquide ! A votre santé !
Quelques notes sur Jarsy : dans les « Bauges devant », au pied de la Dent de Pleuven, cette commune se situe sur un replat qui domine la vallée du Chéran, à 697 m. Elle est entourée des plus hauts massifs des Bauges : le Trélod, 2 181 m, et l’Arcalod, 2 217 m. Peuplée d’un peu moins de 300 habitants actuellement, elle en comptait 1 215 ( !) en 1838. Elle fait partie, depuis 2015, du canton de St-Alban-Leysse (le Châtelard auparavant), au grand désappointement des Jarsilains, semble-t-il. Les enfants sont scolarisés à Ecole-en-Bauges (ça va de soi !).
Merci à tous, et plus particulièrement à nos chers « Baujus », pour cette agréable balade, avec une pensée pour les absents retenus par ailleurs.
Et donc bon été à tous, avec le souhait de vous retrouver nombreux pour notre prochaine sortie du mardi 08 septembre.
Merci aussi à la présidence du C.D.R.A. pour le petit geste qui nous a favorisé le transport du jour.
P.S. Le trajet pourtant ensoleillé du retour, sera tout aussi inconfortable que celui du matin, notre conductrice ayant sans doute des fourmis dans les jambes ! Pas grave, nous n’avons pas utilisé de … "sachet d’urgence" !
A bientôt,
EP/vm